Un peu de communication pour une asphyxie durable
Depuis quelques temps, la majorité macroniste s’efforce d’exiger de la presse locale des articles visant à nous informer sur les travaux du Tzen2. La stratégie vise donc à communiquer tronçon par tronçon, expliquant des difficultés de circulation par tronçon pour un an, et le tour est joué car un an c’est long mais pas si insurmontable pour une ville prétendument en transformation.
La ficelle est aussi grosse qu’une corde dans le chas d’une aiguille, ça ne passe pas ! Mais fidèles à leur manie de prendre les gens pour des imbéciles, ils s’entêtent à nous faire passer des vessies pour des lanternes en espérant que les « gens qui ne sont rien » ne seront pas à l’origine de leurs prochaines défaites. Car le calendrier prévisionnel des travaux du Tzen2 indique pour l’ensemble du tracé des travaux jusque 2030, avec certainement à l’arrivée des retards habituels pour des chantiers d’une telle ampleur.
Or, quand on sait la topographie de la Ville de Melun, quand on connait les capacités de franchissement de la Seine sur notre territoire, il n’est pas nécessaire d’être un ingénieur des Ponts et Chaussées pour acter une asphyxie durable de la ville jusque 2030, voire pérenne après mise en service du bus dans la mesure où nos alertes et recommandations n’ont pas été prises en compte. Lesquelles ?
– d’abord, nous avons insisté pour qu’un nouveau plan de circulation soit un préalable indispensable au démarrage des travaux afin de décongestionner, autant que faire se peut, la ville de Melun. La majorité municipale, dans sa mauvaise foi ordinaire, nous a toujours répondu qu' »elle y avait pensé avant nous », que des « études étaient en cours », que « ça allait se mettre en place »… A l’arrivée, rien… si ce n’est des aménagements sommaires conduisant à des accidents graves, voire au décès d’une dame renversée par un bus. A Melun, l’inconséquence politique, le mépris et la désinvolture, tuent !
– ensuite, nous avons répété que le tracé en cœur de ville par la rue Saint-Aspais était à revoir, car pas adapté, et que les possibilités de franchissements de la Seine étaient insuffisantes au regard de la place que prendra définitivement le Tzen2, réveillant le vieux serpent de mer depuis 30 ans d’un nouveau pont sur la Seine. La majorité municipale s’est entêtée sur un tracé qui aurait pu être modifié. Quant à un nouveau pont, elle s’est défaussée de sa responsabilité sur la Communauté d’Agglomération Melun Val de Seine, qui faut-il le rappeler, a longtemps été « présidée » par le Maire de Melun ! C’est effectivement le principe premier d’une communauté d’agglomération de mutualiser les moyens au service d’une politique et d’aménagements d’ampleur en vue de l’intérêt général. En bottant une nouvelle fois en touche concernant la construction d’un nouveau pont, bien que pratiquant en parallèle dans chacune de leur ville respective une politique de densification de la population, les élus de la communauté d’agglomération ont montré, sur ce sujet précis, une absence coupable de vision, montrant par là-même qu’un siège d’élu dans une telle structure peut n’être qu’un siège, avec en fin de mois la jouissance d’une enveloppe.
– enfin, nous avons rappelé (et c’est effarant !) la nécessité de créer des parkings relais indispensables à ce genre d’aménagement. Car si les projections d’il y a des années les prévoyaient, nous constatons qu’on ne sait toujours pas où ils seront installés. Nous constatons que personne ne le sait, et que l’agglomération Melun Val de Seine en était encore récemment à lancer une étude sur les endroits où ils pourraient être envisagés afin de compenser au moins la suppression de 400 places de stationnement dans le cadre du Tzen2. Une nouvelle fois nous dénonçons une absence totale d’anticipation des politiques locales, pour un chantier d’une telle envergure et dans un contexte où de moins en moins de foncier est disponible.
Nous le savons tous, le précédent Maire ectoplasmique de Melun, suivi du nouveau Kadir Mebarek, ont avant tout reconnu dans le Tzen2 la possibilité de faire financer la rénovation des voiries dégradées sur les axes principaux de la ville par des entités tierces (Le Département de Seine-et-Marne, la Région Ile-de-France, IDF Mobilité…). Des années de gestion financière calamiteuse, 100 millions d’Euros de dettes, des choix de dépenses irresponsables, ont rendu la ville totalement dépendante de financements externes. Mais une fois les financement trouvés, à la limite de la mendicité, la majorité macroniste trouve en plus le moyen de se vautrer dans des manquements majeurs de gestion et de planification.
C’est ainsi que d’erreurs en erreurs, visiblement satisfaits de pourrir le quotidien des gens, proposant pendant des années la vision d’une ville saturée et faisant fuir du centre-ville tous ceux qui le peuvent, ces élus-là réussissent en plus la performance de fragiliser encore davantage (voire achever) un commerce de proximité déjà en souffrance tout en prétendant le relancer avec trois boutiques à l’essai, histoire de faire semblant de s’en préoccuper.
Et tout ça pour quoi ? Pour faire passer un bus …