TZEN2, un bus à 200 Millions d’euros dont personne ne veut !

Nous le déclarons à nouveau, en 2026, nous demanderons une refonte complète du tracé en centre-ville afin de cesser les aberrations qui conduiront inévitablement à l’asphyxie de celui-ci. Au moment où l’argent public devient de plus en plus rare, il est de plus en plus inacceptable de le dépenser n’importe comment, c’est-à-dire sans le moindre impact positif.

Le 20/12/2020, un article du Le Parisien 77 – Seine et Marne faisait état du vœu présenté en conseil municipal par l’ancien maire Louis Vogel portant sur le lancement du TZEN2 à Ville de Melun. A l’époque, comme toujours, ce bus sur voie dédiée ne faisait pas du tout l’unanimité :

– Ségolène Durand (LR- les Républicains) demandait à son groupe de voter contre un projet pourtant défendu par le Département de Seine-et-Marne de la même couleur politique. On apprendra par la suite que la plupart des responsables LR ne voient pas l’utilité de cette énorme dépense.

– Le groupe d’ Aude Luquet se désolidarisait courageusement de la majorité macroniste dont elle faisait pourtant partie en ne votant pas pour.

– les différents représentants de la gauche, comme toujours entre eux, faisaient semblant d’être en désaccord avant de faire semblant d’être en accord sur tout (ça dépend de l’échéancier électoral).

Mais surtout, Louis Vogel, comme le mentionne l’article,  » insérait dans son vœu les quatre conditions suivantes qu’il joignait au projet : l’extension du parking du mail Marché Melun Gaillardon et de celui du parking de la gare à 1000 places pour compenser les places de stationnement perdues à cause du TZEN2, la création d’une passerelle piétons et vélos entre la place Jacques-Amyot et la place Praslin et celle d’un parking relais au nord de la ville »

Selon notre démocrate local, suite au vote des élus locaux, le lancement des travaux du TZEN2 devait donc être conditionné à la réalisation de ces 4 sous-projets. Or, le parking du Mail Gallardon n’a pas été étendu (il a même été réduit !), nous verrons ce que donne le parking de la gare promis et s’il compense effectivement les places de stationnement perdues sur le tracé du TZEN2 mais c’est peu probable, on ne parle plus de passerelle piétons et vélos sur la Seine car il n’y en aura pas tout comme de parking relais au nord de la ville malgré les promesses de campagne.

Comme souvent dans ces moments-là, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Pourtant, les travaux ont été lancés, coûte que coute, au mépris donc de la démocratie locale.

Mais il y a pire ! Lorsque notre groupe l’interpellait sur la nécessaire refonte du plan de circulation au préalable, Louis Vogel répondait en 2020 : «Si les travaux commencent en 2023 , il sera opérationnel en 2027. On a le temps de changer le plan de circulation ! » Aujourd’hui, nous savons que le TZEN2 n’a aucune chance d’être en service avant 2031. Et nous n’avons toujours pas l’esquisse d’un nouveau plan de circulation alors que les projets de contournement de la ville par la construction de nouveaux ponts ont été rejetés par la communauté d’agglomération Melun Val de Seine.

Avec des gestionnaires de projet comme ça, la Chine n’a qu’à bien se tenir !

Le 11/03/2023, un nouvel article du Le Parisien 77 – Seine et Marne pointait la convention de gestion des aménagements avec le Département de Seine-et-Marne proposée en conseil municipal, en évoquant de nouveau des dissensions fortes au sein des élus liées, entres autres, à la non prise en compte des nouveaux usages (vélos et trottinettes) et toujours à l’absence de nouveau plan de circulation.

A ce moment-là Michel Robert, conseiller municipal délégué aux mobilités actives auprès de la majorité macroniste, pointe la responsabilité du Département de Seine-et-Marne qui « s’en tient à la déclaration d’utilité publique signée en 2014 et veut respecter cet arrêté préfectoral et le schéma établi. Une fois que les travaux seront faits, on fera les améliorations ultérieurement ». Bref, c’est déjà comme l’aveu d’une promesse de bordel ultérieur !

Même dans la majorité, les désaccords apparaissaient toujours. Cinq élus dont la députée d’alors Aude Luquet s’abstiennent fort justement. Elle précisait d’ailleurs, un peu comme nous: « Nous sommes favorables au principe d’améliorer les mobilités à Melun mais pas favorables au tracé, à la suppression des places de stationnement, au manque de parkings relais. L’étude de report, on ne la connaît pas encore, ni le plan de circulation… ».

De notre côté, nous sommes constants dans nos positions.

A ceux qui voient le TZEN2 comme une offre de transport public pour la modique somme de 200 millions d’euros, nous rappelons qu’il existe déjà à Melun un réseau de bus correctement dimensionné.

A ceux qui voient le TZEN2 comme le moyen de refaire les chaussées, les trottoirs et les places de la villes, nous rappelons que les villes bien gérées et non gangrénées par 15 années de gestion financière calamiteuse le font d’elles-mêmes sans se voir imposer un bus sur voie dédiée. A ceux, comme Kadir Mebarek, qui pratiquent la politique de l’autruche en feignant d’y voir l’outil indispensable à la transformation de la ville, nous rappelons que son asphyxie programmée ne conduira qu’à une ville vide de commerces, et donc vide d’animations.

Par sa dimension et son principe même sur voie dédiée, nous continuerons de dire que ce type de transport n’est pas du tout adapté à la traversée d’un cœur de ville historique constitué de voies étroites et de franchissements de la Seine limités. Nous demanderons donc la suspension des travaux sur le secteur centre-ville afin de revoir le tracé, faire en sorte que la dépense soit utile aux Melunaises et aux Melunais, faire en sorte qu’ils adhérent enfin à ce qui leur est imposé aujourd’hui malgré eux.

https://www.leparisien.fr/…/melun-le-tzen-2-ne-fait…

https://www.leparisien.fr/…/melun-encore-de-gros-points…